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Pour traverser l'Oise entre Neuville et Jouy-le-Moutier au commencement était le bac

Les ponts sur l'Oise étaient très peu nombreux : seules les cités importantes comme Beaumont-sur-Oise, Pontoise, dotée d'un pont au Moyen Age, ou L'Isle-Adam, en possédaient un. On trouvait plus loin ceux de Creil et de Compiègne. La rivière était cependant guéable en plusieurs endroits, mais ces lieux de passage n'étaient pas toujours accessibles, surtout en hiver et par grosses eaux.

Il fallait sinon emprunter des bacs, dont l'existence est à coup sûr fort ancienne. La création d'un bac pour franchir l'Oise à Neuville est antérieure à 1381, puisque sont mentionnés, dans un document daté de cette même année «le port et passage de Neuville», lieu de transit pour tous les vins qui sont chargés en la voierie de Neufville et tous vins qui sont «vieutrés» (c'est-à-dire grevés du droit seigneurial de vieutrage).

Une gravure de la première moitié du XIXème siècle nous restitue l'aspect et le système du bac : le passeur, appelé «passager» ou «bacquier», manoeuvre un treuil serrant une corde qui n'était pas la même selon les saisons puisqu'on lit dans un bail qu'existaient une corde d'été et une corde d'hiver, ou si l'on préfère, une pour les fortes eaux et une pour les eaux ordinaires. Ce passeur disposait, côté Jouy, d'une petite maison, avec une étable et une écurie au rez-de-chaussée, deux pièces au premier, un grenier, et un escalier extérieur abritant un toit à porcs, ainsi que d'un jardin et de quelques terres.

Les chemins qui permettaient l'accès au bac étaient, côté Neuville comme côté Jouy, détestables. Les habitants de Neuville s'en plaignent régulièrement pendant tout le XVIIIème siècle, soulignant que les voitures chargées de vin manquent d'y verser à tout moment et que leurs conducteurs glissent souvent dans l'eau.

Un document de 1912 atteste de l'état affreux où se trouvent les chaussées de Neuville. Le port lui-même était par ailleurs très exigu.

Lorsqu'en 1826 le comte Cornudet tente de faire émonder les peupliers plantés le long de la chaussée du chemin qui conduit au bac, il se heurte à l'opposition violente des habitants qui rappellent leur plantation par la municipalité et soulignent que «le peu de place que laissent lesdits chemins du bacq, du hallage et de la ruelle forme un port public emploïé de tout temps au dépôt des fumiers, des bois et de toutes sortes de marchandises qui viennent par l'Oise ou qui doivent s'y embarquer».

Le bac, qui relevait des seigneurs de Neuville, étaient affermé, et le premier bail dont nous avons trouvé trace dans les archives, daté de 1472 et concédé pour dix ans, est signé de Nicolas Tudé, seigneur de Neuville. Le seigneur était tenu de le réparer, voire de le remplacer en cas de vétusté, mais jouissait en contrepartie du monopole du droit de bac, port et passage, et des droits de pêche sur l'Oise depuis la fin d'icelle jusqu'au «bacq de Cergy, sans qu'il soit loisible à d'autres personnes d'avoir aucun droit esdits lieux, ny entre lesdits lieux».

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