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Un superbe pont en béton armé... le premier du genre en France

Depuis la construction du vieux pont suspendu, les techniques de construction avaient considérablement évolué : aux ponts métalliques qui avaient fleuri à la fin du XIXe siècle, avaient succédé les ponts en béton armé, eux-mêmes objets d’amélioration continuelle. C’est le type d’ouvrage à tablier suspendu qui fut choisi pour le pont de Neuville, dont le projet fut soumis à concours.

Le projet choisi fut étudié par l’ingénieur Henry Lossier, qui travailla en collaboration avec M. Wibo, architecte. Dès lors, les choses allèrent vite, plus vite même que prévu : moins d’un an. Dés décembre 1938, on put annoncer : «la reconstruction d’un nouveau pont à l’amont est virtuellement terminée». L’ouvrage, de type «bow-string» conçu selon les techniques et les matériaux les plus modernes, était en béton armé. Un escalier assurait aux piétons la communication avec le chemin de halage côté Neuville, et le mur de soutènement était adapté aux crues.

Ce n’est donc pas sans fierté qu’on inaugura, le dimanche 2 juillet 1939, le nouveau pont, qui avait coûté un si gros sacrifice financier aux deux municipalités de Neuville et de Jouy. Deux mille personnes, aux dires de la presse, s’entassaient des deux côtés du pont et les autorités furent nombreuses, accueillies par les deux maires, Aristide Tremblay et Marcel Lainé. Une deuxième cérémonie inaugura la rue Cornudet, en hommage au maire disparu en février 1938.

Le «pont Cornudet», ainsi qu’on l’avait baptisé, était ouvert au public sous les meilleures auspices. Un an plus tard à peine, il sautait !

9 juin 1940 le génie français dynamite le pont

Après la «drôle de guerre» qui s’enlisa de septembre 1939 à mai 1940, la déroute de 1940 fut si complète qu’elle stupéfia tout le monde. Pour tenter d’endiguer le flot, les troupes du génie français avaient fait sauter méthodiquement tous les ponts qu’elles pouvaient, avec une efficacité d’autant plus grande qu’elles étaient en grande partie composées de gens du bâtiment, officiers compris. Dans le seul département de Seine-et-Oise, 103 ouvrages d’art devaient être détruits ou endommagés sur les voies publiques au cours des hostilités. Pour le tout récent pont de Neuville, le dynamitage avait d’autant plus aisé que tout avait été prévu à cet effet : des charges de mélinite avaient été réparties à l’intérieur du pont lors de sa construction, dans le but de provoquer en cas de besoin la destruction des deux piliers et la rupture des tabliers.

Un autre problème se posait : assurer la traversée de l’Oise à tous ceux qui en avait besoin.

Dès le 10 juin 1940, il fallut se débrouiller comme on put pour partir au travail, ou pour aller au marché. On vit donc resurgir barques et passeurs, qui assurèrent le transbordement des piétons, des cyclistes et des marchandises légères, ce qui ne fut pas sans poser parfois problème. Deux passeurs se relayaient pour assurer la traversée. Les habitants de Neuville étaient très gênés pour leur ravitaillement, puisque les principaux commerces se trouvaient à Jouy. De même le maréchal-ferrant commun aux deux villages travaillait-il côté Neuville. Quant aux cultivateurs de Jouy-le-Moutier et de Neuville qui possédaient des terres de l’autre côté de l’Oise, il leur fallut d’abord confier leurs parcelles à des collègues ou à des amis qui se situaient du bon côté.

La situation, pesante, ne pouvait être pensait-on, que provisoire. Aussi, en octobre 1944, les habitants de Neuville et ceux de Jouy réclamèrent-ils avec insistance, par l’intermédiaire du Maire de Neuville, un bac. Pourtant l’ingénieur en chef des Ponts et chaussées estima que pour l’établissement d’un bac, «la dépense paraissait prohibitive si on la comparait aux intérêts en cause».

Un an plus tard la situation n’avait pas évolué d’un pouce. L’ingénieur en chef persistait dans son refus sous prétexte que le transport devenu gratuit des piétons, des cyclistes et des marchandises de faible tonnage, assurait l’essentiel des besoins. Le grand nombre de destructions d’ouvrages d’art pendant la guerre obligeait par ailleurs à établir, compte tenu de l’insuffisance des fonds spéciaux affectés à la reconstruction, un ordre d’urgence. La densité de circulation sur le pont de Neuville était faible et la conclusion était claire et ferme.

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