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Un pont de bois au XVe siècle un projet avorté au XVIIe

Il semble y avoir eu, au XVème siècle un, voire plusieurs ponts de bois pour franchir l’Oise. Les Anglais, venus camper dans la plaine, entre Éragny et Conflans, entreprirent la construction d’un pont sur la rivière d’Oise en face le pont de Cergy. Ce pont, bâti en bois, survécut à ses constructeurs puisqu’en 1473, une ordonnance royale frappait d’un impôt toutes les denrées passant par-dessus et par-dessous les ponts de Pontoise, de Beaumont, de l’Isle-Adam, de Cergy et de Neuville.

Mais quelques années plus tard, les ponts de Neuville et de Cergy, n’étant pas entretenus, tombèrent de vétusté ou furent emportés par une crue de la rivière Oise.

En 1622, c’est le seigneur de Neuville, Innocent de la Grange, qui avait proposé de construire à l’endroit du bac un pont de bois à seize arches, dont deux maîtresses, dont il aurait payé les matériaux. Plusieurs usagers potentiels avaient souligné l’intérêt de cette idée, invoquant le mauvais abord du point d’embarquement du bac et l’impossibilité de l’emprunter lorsque les eaux étaient hautes ou gelées. Optimiste, le seigneur avait acheté le bois et avancé l’argent aux voituriers, aux charpentiers et aux maçons.

Mais le projet se heurta à l’opposition farouche de tous ceux qui avaient intérêt à préserver une situation existante qui garantissait leur bénéfice : les hôteliers de Pontoise, les voituriers par eau et surtout tous ceux qui tiraient revenu du passage de l’Oise. En 1626, le Conseil d’état tranchait définitivement, interdisant la construction d’un pont à Neuville.

Il fallut ensuite attendre plus de deux cents ans pour que renaisse l’idée d’un pont, suspendu, en remplacement du bac existant. Le ministère de l’Intérieur et les conseils municipaux des communes intéressées donnèrent leur accord au projet présenté par les frères Seguin, ingénieurs civils à Paris, qui se proposèrent de construire l’ouvrage à leurs frais. Il serait fait aux adjudicataires de l’entreprise, comme l’habitude avait été prise depuis la Restauration, une concession des droits de péage réclamés aux usagers, qui ne pourrait excéder 99 ans.

Ingénieurs, entrepreneurs et esprits novateurs avaient observé les constructions de ponts suspendus aux États-Unis puis en Angleterre. Il s’agissait de ponts suspendus à chaînes de fer, qui avaient l’avantage d’être légers et bon marché, mais qui nécessitaient d’excellents ouvriers fondeurs. Plus tard il s’avéra que les ponts suspendus présentaient des signes évidents de faiblesse, tels que l’oxydation rapide des câbles et la résonnance du tablier. Ce type d’ouvrage fut alors remis en cause mais le pont de Neuville, comme la plupart de ceux réalisés dans la région, appartenait à la génération de ceux qu’on appelait les ponts Seguin.

En 1837, un gros cahier des charges, très précis, fut élaboré. Le pont, à une seule voie, serait établi dans l’axe de la rue conduisant à Neuville. Le concessionnaire exécuterait l’ouvrage à ses frais dans un délai de deux ans. Le pont serait avant ouverture soumis à épreuve, avec une charge de deux cents kilos par mètre superficiel de plancher, qui y resterait pendant vingt quatre heures. Les bacs et batelets ne devaient pas être gênés pendant la construction, et ne cesseraient leur activité que le jour de l’ouverture au public. Une visite annuelle vérifierait l’état du pont.

Quant au péage, il serait concédé à l’adjudicataire, à qui l’état donnerait une subvention de 15 000 francs payable en deux parties : l’une à la moitié des travaux, l’autre à la réception définitive. Enfin, à l’expiration de la concession, le pont, rendu en bon état, tomberait dans le domaine public. Le 30 mars 1838, l’adjudication fut accordée à celui qui, des sept concurrents, avait fait l’offre financière la plus avantageuse : Jules Rolland de Ravel. Les frères Seguin avaient donc, bien qu’ils aient conçu peu de temps auparavant le pont de Conflans, été évincés. Très vite, les travaux commencèrent et l’ouverture au public fut autorisée le 16 juillet 1839.

Le pont, peint en gris et couleur olive, avec une balustrade couleur bronze, ressemblait beaucoup à ceux déjà existants dans la région : Auvers, Conflans, Fin d’Oise et Triel. Il était à une seule voie. Aux angles des culées, s’élevaient quatre obélisques en pierre de taille destinés à supporter les câbles. Tablier et garde-corps étaient en bois. L’accès, fort agréable, se faisait dans un cadre verdoyant.

Les profits du péage, perçus par un receveur appointé, avaient été dès l’origine partagés entre Émile Cornudet, propriétaire du château de Neuville, qui avait racheté la moitié puis un quart des droits à percevoir, et Rolland de Ravel, qui en avait un quart.

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